J’ai découvert le livre de Seth GODIN, Poke the box : À vous de jouer ! il y a quelques jours et je souhaite vous partager ce qu’il en est ressorti.
Ce n’est pas le premier livre de cet auteur que je lis, mais c’est celui par lequel je voulais commencer cette série d’articles. Pour ceux qui ne connaissent pas Seth GODIN, c’est le spécialiste américain du marketing reconnu dans le monde entier. Il a écrit plusieurs ouvrages sur le sujet qui ont tous eu un énorme succès et nous aurons l’occasion d’y revenir ultérieurement.
« Poke the box » est décrit par l’auteur comme un manifeste pour se lancer. Pour lui, il est important que chacun soit capable :
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- de lancer un projet,
- de provoquer un bouleversement,
- de prendre des risques dans le monde du travail comme dans la vie de tous les jours.
Or la réalité est toute autre. On a perdu cette habitude en grandissant.
Rappelez-vous, à l’arrivée d’un enfant, surtout quand ce n’est pas chez soi, on se fait une joie d’offrir aux nouveaux parents un jouet d’éveil qui fait plein de bruit et de lumière. On leur dit que c’est pour l’épanouissement de leur bambin. Et très vite, l’enfant va appuyer sur tous les boutons, en même temps ou séparément, juste pour voir ce qui se produit.
Il va passer du temps à faire des expériences dans la maison, puis en dehors. Seul ou avec ses copains. Il va tester tout un tas de choses, juste pour le plaisir de voir ce que cela fait, quelle conséquence cela peut bien avoir sur lui ou les choses qui l’entourent. Il se moque bien d’être puni car il est en phase de découvert alors il se lance quoi qu’il arrive.
Mais cette phase ne dure pas, car à l’entrée à l’école, le système va lui demander de se conformer aux règles, de suivre le programme et de ne pas faire de vague.
Pour certains, cela va demander plus d’efforts que pour d’autres. Surtout pour ceux qui auront pris l’habitude d’expérimenter et de pousser à bout et au bout toutes leurs expériences. Pour eux, l’adaptation se fera plus difficilement. On les trouve espiègles, voire turbulents. C’est eux, qui à l’âge adulte, seront les plus entreprenants.
Mais pour les autres, les plus nombreux (on en fait sûrement partie), le conformisme s’impose et rythme leur vie.
À partir de là, on va perdre la maîtrise sur notre vie en abandonnant ce contrôle à toutes sortes d’entités (parent, professeur, patron voire conjoint) ou d’objet du quotidien (téléphone portable, réseaux sociaux…).
Le défi sera donc de réapprendre à appuyer sur tous les boutons.
- Quand je fais ceci, qu’est-ce qui se passe ?
- Quand je fais cela, qu’est-ce qui se passe ?
Pour y arriver, il nous faudra faire face à nos préjugés et nos idées reçues :
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La différence entre le mouvement et le risque
- Le mouvement, c’est quand quelque chose se déplace
- Le risque, c’est quand on peut perdre ou gagner. Ce qui amène la possibilité d’échec.
L’erreur est de penser que le risque est mauvais. Le risque existe. Il faut en avoir conscience. On peut le mesurer. Mais on ne le fera pas disparaître.
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L’échec est à éviter
« Il est contre-productif de chercher à tout prix à éviter l’échec », nous dit l’auteur.
En fait, ce qui nous fait peur, ce n’est pas l’échec mais la peur d’échouer. Et l’anxiété est là pour vous faire anticiper cet échec. Au moment de se lancer, on hésite, on procrastine, on a peur d’avancer. Et si cela ne marchait pas ? Et si on se moquait de moi ? Et pourquoi ne pas se dire :
Et si cela fonctionnait pour moi ? Et si je trouvais la solution ?
Au lieu de ça, on vit dans la peur de l’échec et on n’ose pas avancer. Quelle perte de temps ! On refuse de prendre des initiatives et on laisse les autres le faire à notre place. C’est plus facile, moins risqué.
Quand la peur nous paralyse, on peut dire merci à notre cerveau reptilien. Grâce à lui, on a survécu pendant des milliers d’années, mais aujourd’hui, il faut arriver à dompter la bête.
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Nous et notre ego démesuré
Le mot « ego » désigne le moi, la représentation et la conscience que tout individu a de lui-même. C’est pourquoi il a souvent une connotation négative.
Or l’ego est ce qui nous incite à nous faire connaître, à changer les choses, à repousser nos limites. L’ego est là pour nous pousser à prendre des initiatives. C’est lui qui va nous permettre de dompter la bête et nous faire avancer.
Mais attention, la vraie victoire pour nous et notre ego doit être dans la satisfaction du travail accompli et non dans les félicitations. C’est le chemin parcouru pour y arriver et non la ligne d’arrivée qui doit gonfler notre ego.
C’est donc là que se cache l’ego surdimensionné. Il ne faudrait pas créer une nouvelle bête pour remplacer la première.
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La curiosité est un vilain défaut
Mais où est passée la curiosité ?
On nous a tellement rabâché que la curiosité était un vilain défaut qu’on a fini par le croire. On est prêt à accepter les choses telles qu’elles sont sans se poser de questions. Et quand nous nous en posons, il nous faut passer outre nos préjugés et nos idées reçues qui nous ont déjà balisé la piste. Faudrait pas réveiller le reptile qui sommeille en nous. C’est pourquoi il nous faut retrouver notre curiosité d’enfant. Celle qui nous fait appuyer sur tous les boutons. Celle qui nous permet de prendre des initiatives, qui nous sort de notre zone de confort. Celle qui nous fera avancer.
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Êtes-vous l’élu(e) ?
Être l’élu(e), ce n’est pas être choisi(e) mais se choisir soi-même. N’attendez pas d’être choisi, car déléguer ce pouvoir, c’est laisser la responsabilité de l’initiative à quelqu’un d’autre. Il est plus facile de rejeter la faute sur les autres si on ne nous choisit pas. Et si on nous choisit, c’est que quelqu’un a décelé en nous un potentiel.
Mais pourquoi attendre que quelqu’un nous choisisse. Pourquoi ne pas prendre nous-même ce pouvoir pour nous lancer. A-t-on forcément besoin des autres pour exister ?
Allez courage, choisissez-vous.
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Sommes-nous tous des poules mouillées ?
A cette réponse, je répondrais oui et je ne suis pas la seule. Les rares personnes qui se lancent n’ont pas peur de faire de mauvais choix, de perdre du temps et d’en assumer les conséquences. Mais la plupart ont peur de relever le défi.
Or l’esprit d’initiative est un bien précieux, surtout dans le monde professionnel. Il n’est pas toujours valorisé dans les grandes entreprises où les décisions sont prises par une poignée d’hommes. Seules les start-up ont ce pouvoir aujourd’hui : laisser l’esprit d’initiative, la créativité et les idées nouvelles émergées sans être bridé. La peur de l’échec n’existe plus, car l’échec donne confiance. Elle signifie que l’on fait quelque chose que d’autres ont peur de faire.
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Peaufiner c’est maîtriser
On pense souvent à tort que passer du temps à peaufiner nous apportera plus de bénéfice. Or c’est une idée reçue totalement fausse. Ce n’est pas parce que nous y passerons deux fois plus de temps que cela sera fait deux fois mieux ! Au début, c’est bien.
Mais au bout d’un moment, cela ne sert plus à rien. La perfection n’existe pas sauf dans notre tête. Alors pour faire avancer les idées, il faut savoir s’arrêter de peaufiner. Fini de perdre son temps. Et si cela ne fonctionne pas, lancer un nouveau projet, une nouvelle idée.
Appuyer sur tous les boutons ne signifie pas trouver la bonne combinaison du premier coup, mais avoir la volonté d’agir. Continuer à peaufiner, c’est procrastiner. À un moment, il faut y aller. Vaincre sa peur et se lancer.
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Commencer, c’est finir
Commencer implique d’achever. Si l’on ne termine pas un travail entamé, c’est un échec. C’est comme si l’on n’avait rien commencé du tout. L’idée, le projet, le travail doivent rencontrer le marché, pour savoir s’ils sont valables. Sinon, ce n’est rien de plus qu’un hobby, un prototype.
La peur nous fait souvent nous arrêter en cours de route. C’est pourquoi il nous faut la contrer.
Le fait de démarrer est un acte intentionnel. Il faut donc le planifier, le préparer, l’annoncer et même nous faire aider. C’est un acte courageux.
Grâce à son manifeste, l’auteur nous fait prendre conscience de notre immobilisme. C’est un appel au changement. Se lancer, se jeter à l’eau, s’engager… c’est faire quelque chose. Il va donc nous conduire à travers nos travers, à changer notre vision. Il est là pour nous faire sortir de la matrice.
Alors, qu’aller vous choisir ? La pilule bleue ou la pilule rouge ?
Maintenant que vous savez ce qui est en jeu, c’est à vous de faire le premier pas.